L’apparition de maman ours
"Tu as une semaine exactement et l’on arrive à l’épicerie. En entrant, je me surprends à penser « j’espère que personne ne va regarder mon bébé ». Je guette les autres avec mon regard de protectrice."

Mon bébé, apprendre à devenir ta mère un peu plus chaque jour me comble de bonheur. Je souhaite me souvenir de chaque moment, chaque émotion. Pour y arriver, je prends des millions de photos et j’écris...
Mon bébé, laisse-moi te porter encore un peu.
Tu as 48 heures et ton papa t’a à peine pris 10 minutes en tout et partout quand je devais absolument me rendre aux toilettes. Je ne veux pas te déposer. Je t’ai porté pendant 9 mois et je ne suis pas encore prête à rester loin de toi. J’ai presque un torticolis à force de pencher ma tête vers toi pour te regarder dormir ou te nourrir. Je devrais dormir pour reprendre des forces, mais quand tu es avec moi je n’arrive pas à te quitter des yeux et quand ton petit corps n’est pas près du mien c’est encore pire. C’est comme si l’on me demandait de laisser une partie de moi sur place et de partir me coucher un peu plus loin.
Mes hormones jouent au yoyo
Je n’ai jamais autant pleuré. La bonne nouvelle c’est que la majorité du temps, je pleure de joie. Je pleure d’amour pour toi. Je pleure également pour des niaiseries. Une chance que les hormones ont le dos large... sinon je me serais posé des questions sur ma santé mentale.
Tu as à peine 3 jours et j’ai déjà peur de manquer de temps avec toi. J’en viens même à pleurer parce que, et je cite : tu n’auras plus jamais 3 jours. Papa, en arrière, essaie de ne pas rire de moi. Une autre fois encore, je me retrouve à pleurer en silence parce que je ne vois pas assez ton petit corps toujours emmitouflé dans tes grosses doudous. Pas le choix, c’est l’hiver et tu es un bébé frileux! Il y a aussi la fameuse première sortie sans toi (alias aller à la poste au coin de la rue). J’ai pleuré tout le long de peur que tu t’étouffes dans ton vomi parce que personne ne te regarde autant que je le fais.
L’apparition de maman ours
Je ne suis pas encore prête à te partager. Les rares fois que je permets à quelqu’un d’autre de te prendre, je me transforme en vautour. Je tourne autour de vous deux en espérant voir ou entendre un signe de ta part qui me permettrait de te reprendre illico presto. Je n’accepte pas non plus qu’on partage des photos de toi sur les réseaux sociaux. Tu es ma petite fleur précieuse et seules les personnes chères à mon cœur peuvent admirer ton doux visage.
Malgré tout, le moment où maman ours à vraiment fait son entrée est lors de ta première sortie. Tu as une semaine exactement et l’on arrive à l’épicerie. En entrant, je me surprends à penser « j’espère que personne ne va regarder mon bébé ». Je guette les autres avec mon regard de protectrice. En train de choisir mes fruits, papa en profite pour partir furtivement avec toi vers le comptoir des viandes froides. Ton papa, qui a toujours beaucoup de jasette, se lie d’amitié avec la dame qui coupe les viandes. De loin, je la vois sortir de son comptoir en t’approchant. Je commence à marcher (pour ne pas dire courir) vers vous. Hors de question qu’elle te touche! Quand je la vois approcher sa main sale de ta coquille, je me mets à grogner. Oui oui, grogner. La femme a rapidement battu en retraite derrière son comptoir. C’était un bruit instinctif de protection et j’ai clairement eu l’aire un peu folle. De retour à la maison, papa et moi on a bien ri!
Mon bébé, tu as choisi une maman très protectrice. Sache qu’heureusement ou malheureusement pour toi cela ne risque pas de changer. Penses-tu que les autres mamans aussi ont des anecdotes de maman ours?